Œil sur l’Afrique n°12

 Œil sur l’Afrique n°12

 Œil sur l’Afrique

 À l’ONU, l’Afrique exige une meilleure représentation au Conseil de sécurité

Mardi 13 aout 2024

Pour la première fois en près de 80 ans, un premier débat a eu lieu lundi 12 août au Conseil de sécurité de l’ONU sur le renforcement de la représentation africaine. Un débat estimé « essentiel » par onze pays, dont la Sierra Leone qui préside le Conseil en août.

En effet, les représentants présents ont expliqué que l’Afrique demande une représentation équitable dans tous les organes décideurs de l’ONU et en particulier au Conseil de sécurité.

La planète compte 1,3 milliard d’Africains et 28% des membres de l’ONU sont des pays africains.

Pour sa part, le le président de la Sierra Leone, le Dr Julius Bio, a déclaré: « Notre demande de deux sièges permanents avec tous les droits et prérogatives des membres actuels et de deux sièges supplémentaires de membres non permanents. C'est une question de justice commune qui doit être abordée. Il est temps de passer à l’étape suivante. »

Sur le dossier, la Russie et la Chine traînent des pieds, alors que les trois membres permanents occidentaux affirment publiquement y être favorables.

 Anniversaire de l'indépendance en Centrafrique: le président appelle à mettre fin aux « guerres fratricides »

Mardi 13 août 2024

La République Centrafricaine commémore mardi 13 août ses 64 ans d'indépendance. À cette occasion, le chef de l’État Faustin-Archange Touadéra s'est adressé à la nation.

En effet, il a fixé ses priorités tout en appelant les Centrafricains à tourner les pages sombres qui ont contribué à la destruction du pays. Il a également lancé un appel au dialogue.

Le chef de l’État a egalement rappelé les valeurs léguées par le père fondateur de la République centrafricaine ayant conduit à l'indépendance du pays. Il s'agit entre autres de la paix, du travail, de la dignité humaine.

Selon le chef de l'État, ces valeurs n'ont pas été observées depuis de nombreuses années : « Nous avons perdu plusieurs décennies dans des guerres fratricides qui avaient pour seul but la satisfaction de nos intérêts égoïstes. Au détriment du développement économique et social de notre pays. Nous pouvons rompre le fil de la mauvaise gouvernance. » a-t-il dit.

Et pour y mettre fin, le chef de l'État a dévoilé ses priorités : « Nous devons redoubler d'efforts dans les domaines de la sécurité, de la paix, de la restauration de l'autorité de l'État, de l'État de droit, de la réconciliation nationale, de la lutte contre l'impunité, de l'accès à l'éducation, à la santé, à l'électricité, des infrastructures routières. »

En outre, le président Faustin-Archange Touadéra, a tendu la main à ses opposants et aux groupes rebelles pour une paix durable dans le pays. Il a appelé « à tous ceux qui, pour des raisons diverses, ont pris les armes des groupes armés réfractaires à la paix, pour qu'ils déposent les armes et reviennent dans la République. »

De son cote, l'opposition rejette cet appel et demande l'annulation de la Constitution du 30 août 2023 qui, selon elle, ne favorise pas le développement du pays.

 Sénégal : Sonko en visite au Mali pour défendre l'unité ouest-africaine

Mardi 13 aout 2024

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, s'est rendu au Mali pour la première fois depuis la victoire de son parti à la présidentielle en mars 2024.

Cette visite s'inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques du Sénégal pour persuader le Mali afin de réintégrer la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Lors de sa rencontre avec le président de transition, le Colonel Assimi Goïta, Ousmane Sonko a souligné l'importance de dépasser les divergences pour favoriser l'unité régionale. "Nous devons mettre les émotions de côté et travailler sur la base de préoccupations concrètes. Si nous sommes panafricanistes, chaque panafricaniste doit avoir pour seul objectif l'unité des Africains au-delà de nos différences", a déclaré le Premier ministre sénégalais.

Sonko a insisté sur la nécessité de recréer un lien fort entre les pays de la CEDEAO, rappelant l'importance de l'unité historique de la région. "Quelles que soient nos différences, essayons, comme nos aînés l'ont fait, de recréer l'empire malien qui s'étendait d'ici au Sénégal, au Ghana et partout ailleurs", a-t-il ajouté.

Depuis le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la CEDEAO, les relations entre ces nations et leurs voisins ouest-africains se sont détériorées.

 Kenya : préavis de grève dans l'aviation civile

Mardi 13 aout 2024

Au Kenya, les travailleurs de l'aviation menacent d'entrer en grève dès lundi prochain contre un accord conclu entre le gouvernement et l'entreprise indienne Adani Group pour les travaux de rénovation de l'aéroport de Nairobi.

Le mois dernier, le gouvernement kényan a déclaré dans un communiqué que l'aéroport international Jomo Kenyatta dépassait sa capacité de 7,5 millions de passagers par an et que des travaux d'améliorations s'imposaient.

En outre, la déclaration indiquait que la modernisation de l'aéroport pourrait coûter 2 milliards de dollars, au contribuable de ce pays déjà difficulté budgétaire. Mais pour le syndicat du secteur de l'aviation au Kenya, cet accord va provoquer des pertes d'emploi.

Aussi appelle-t-il à la démission de l'ensemble du conseil d'administration de la Kenya Airports Authority.

 La Guinée dévoile un projet de nouvelle Constitution

Mardi 13 aout 2024

En Guinée, le projet de Constitution a été rendu public dans la nuit de dimanche 11 août à lundi 12 août par le Conseil national de la transition. Publié en ligne par le Conseil national de transition, il marque une étape clé vers un retour à l'ordre constitutionnel.

Ce projet, qui sera soumis à un vote avant la fin de l'année, propose un système législatif bicaméral avec une Assemblée nationale et un Sénat.

Il réaffirme des mesures progressistes de la Constitution de 2020, comme l'interdiction de la peine de mort et des mutilations génitales féminines, ainsi que le droit pour toute personne arrêtée d'être informée des raisons de son arrestation.

Le texte impose également une limite stricte de deux mandats présidentiels de cinq ans chacun.

Cependant, le statut du général Mamady Doumbouya, au pouvoir depuis le coup d'État de 2021, reste flou. Alors que la charte de transition interdit sa candidature aux futures élections, cette interdiction n'apparaît pas dans le projet de constitution, laissant la porte ouverte à sa participation.

 Tanzanie : des membres de l'opposition arrêtés avant une manifestation

Mardi 13 aout 2024

En Tanzanie, plusieurs dirigeants de l'opposition ont été arrêtés par la police, avant une manifestation prévue ce Lundi.

En effet, l’événement devait réunir des milliers de jeunes à Mbeya pour célébrer la Journée internationale de la jeunesse sous le slogan « Prenez en charge votre avenir ! ».

Par ailleurs, la police avait interdit le rassemblement, invoquant des risques de violences. Environ 500 jeunes ont été interpellés avant d'être renvoyés chez eux.

De son cote, le chef de Chadema, Freeman Mbowe, a condamné ces arrestations et a exigé la libération immédiate des détenus.

 Guerre au Soudan : les USA appellent à la poursuite du dialogue

Mardi 13 aout 2024

L'envoyé spécial des États-Unis pour le Soudan, Tom Perriello, a affirmé que les pourparlers visant à instaurer la paix au Soudan se poursuivront malgré le fait que l'armée soudanaise n'ait pas encore confirmé sa participation.

"Nous ferons tout notre possible avec nos partenaires internationaux pour parvenir à un plan d'action concret, afin de faire cesser la violence et d'assurer l'accès total de l'aide humanitaire à la population, avec la mise en place d'un mécanisme de surveillance et de contrôle. Nous poursuivrons nos efforts en ce sens. Nous pourrions faire plus ensemble si l'armée soudanaise s'engageait à arriver avec une délégation capable de prendre des décisions", a déclaré l'envoyé spécial des États-Unis.

La crise humanitaire au Soudan a atteint un "point de rupture catastrophique", selon l'ONU.

Le conflit a causé des milliers de morts, poussé de nombreux habitants à la famine, et engendré la plus grande crise de déplacement mondial, avec plus de 10,7 millions de personnes déplacées. 2 millions d’entre eux, ont fui vers les pays voisins.

Les pourparlers, soutenus par les États-Unis et l'Arabie saoudite, devraient commencer mercredi. Les FSR ont confirmé leur présence, mais pas l’armée Soudanaise, malgré la rencontre entre de responsables américains et une délégation soudanaise le week-end dernier, à Jeddah.

 Soudan : le gouvernement ne participera pas aux pourparlers en Suisse

Lundi 12 aout 2024

Le gouvernement soudanais a indiqué dimanche dans un communiqué son intention de ne pas participer aux pourparlers de paix menés par les États-Unis et prévus en Suisse cette semaine.

Sans pour autant rejeter catégoriquement les négociations, le gouvernement soudanais a toutefois énuméré plusieurs questions litigieuses que ses délégués n'ont pas réussi à résoudre après deux jours de consultations avec des diplomates américains à Jeddah, en Arabie Saoudite, les 9 et 10 août.

En effet, le chef de la délégation soudanaise, le ministre des minéraux Mohammed Abu Nimo, a annoncé qu'elles n'avaient pas abouti. L'envoyé spécial des États-Unis au Soudan, Tom Perriello, était à la tête de la délégation américaine.

"La question de la participation du Soudan est désormais laissée à l'appréciation des dirigeants [le chef de l'armée, le général Abdel Fattah Al Burhan]", a déclaré M. Abu Nimo. "Il y a certainement de nombreux détails qui nous ont poussés à décider de mettre fin aux consultations sans parvenir à un accord.

Les autorités du Soudan estiment que les États-Unis ne s'étaient pas engagés à obliger les Forces de Soutiens Rapide à protéger les civils.

"Nous rejetons la présence de tout nouvel observateur ou facilitateur et accueillons favorablement toute initiative qui répond à la souveraineté de la nation et à la dignité du peuple soudanais et les protège", indique la déclaration.

 Rwanda : Paul Kagame investi président pour un quatrième mandat

Dimanche 11 aout 2024

Le président rwandais, Paul Kagame (66ans), a prêté serment dimanche 11 août 2024 pour un quatrième mandat.

En effet, Plusieurs dizaines de chefs d'État et d'autres dignitaires africains ont fait le déplacement pour assister à la cérémonie d'investiture, organisée dimanche après-midi dans un stade de 45 000 places bondé de la capitale Kigali.

Paul Kagame a prêté serment devant le président de la Cour suprême, s'engageant à « préserver la paix et la souveraineté nationale » et à « consolider l'unité nationale ».

Bien que certains le considèrent comme un autoritaire, d'autres louent sa présidence pour avoir transformé le Rwanda en une économie dynamique.

A noter qu’en 2015, un référendum a permis de lever la limite des mandats présidentiels, ouvrant la voie à Paul Kagame pour rester en fonction jusqu'en 2034.

 Le Mali expulse l'ambassadrice de Suède

Vendredi 9 août 2024

Le gouvernement malien a demandé le départ de l’ambassadrice de Suède à Bamako sous 72 heures, a annoncé la diplomatie malienne vendredi 9 août sur X, après une déclaration d'un ministre suédois sur le soutien du Mali à la Russie.

Le ministère malien des Affaires étrangères qualifie la déclaration de Stockholm « hostile » au sujet du Mali. « Mme l'Ambassadeur de Suède à Bamako convoquée aux AE, ce 9/8/2024, a reçu la notification de quitter le territoire malien sous 72 h, suite à la déclaration hostile de Son Ministre de la Coopération internationale et du Commerce sur le Mali », a annoncé la diplomatie malienne dans un tweet.

Stockholm avait annoncé jeudi 8 août retirer son aide au développement destinée au Mali et critiqué la coupure des relations de Bamako avec Kiev.

 L'Afrique sous la menace croissante de groupes affiliés à l'Etat islamique

Vendredi 9 août 2024

C’est un haut responsable de l’ONU qui a tiré la sonnette d’alarme. Une vaste partie de l’Afrique pourrait tomber sous le contrôle du groupe État islamique et d'organisations terroristes affiliées.

Vladimir Voronkov, le sous-secrétaire à la lutte contre le terrorisme a fait cette mise en garde jeudi, au Conseil de sécurité. 

Il a affirmé que des groupes qui ont fait allégeance à l’Etat islamique étendent et consolident leurs zones d’opération en Afrique de l’Ouest et au Sahel. 

"Le paysage du terrorisme en Afrique de l'Ouest et au Sahel reste difficile et complexe. Les groupes terroristes continuent de s'étendre au Sahel et de faire de nombreuses victimes, ce qui compromet la stabilité régionale.

Deux des affiliés de Daesh dans la région, la province d'Afrique de l'Ouest de l'État islamique et l'État islamique dans le Grand Sahel, ont étendu et consolidé leurs zones d'opérations.

Si ces groupes étendent leur influence dans les États du nord, le territoire qui s'étend du Mali au nord du Nigeria pourrait tomber sous leur contrôle effectif’’, a déclaré Vladimir Voronkov, Secrétaire général adjoint à la lutte contre le terrorisme.

Mais pas que, le Mozambique, la République démocratique du Congo et la Somalie connaissent aussi une augmentation d’attaques terroristes faisant plusieurs victimes.

La montée en puissance des groupes affiliés à Daech a provoqué le déplacement de 2, 9 millions de personnes en mai 2024 dans la région du lac Tchad selon l’ONU.

 Nigeria : 7 Polonais arrêtés pour avoir arboré des drapeaux russes

Jeudi 8 aout 2024

Les forces de sécurité nigérianes ont arrêté sept ressortissants polonais - six étudiants et un conférencier - pour avoir prétendument arboré des drapeaux russes lors de manifestations contre les difficultés économiques dans le pays. Ont annoncé mercredi les autorités nigérianes et polonaises.

Les Polonais ont été arrêtés lundi dans l'État de Kano, dans le nord du pays, "en raison de l'endroit où ils se trouvaient pendant les manifestations et parce qu'ils arboraient des drapeaux étrangers", a déclaré Peter Afunanya, porte-parole des services secrets nigérians, lors d'une réunion de diplomates organisée par le ministère nigérian des Affaires étrangères à Abuja, la capitale du pays.

M. Afunanya n'a pas précisé si les Polonais détenus participaient aux manifestations lorsqu'ils ont été arrêtés, et aucune preuve de leur implication n'a été présentée lors de la réunion.

De son côté, l'université de Varsovie a confirmé que les personnes arrêtées étaient des étudiants et un enseignant qui se trouvaient au Nigeria dans le cadre d'un voyage d'étude organisé par l'université, selon l'agence de presse nationale polonaise PAP.

Les étudiants "se sont retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment", a déclaré le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Andrzej Szejna, à l'agence PAP.

Les Polonais ne portaient pas de drapeaux, a précisé M. Szejna, mais il a ajouté : "Il semble qu'ils prenaient des photos et que cela ait été interprété de cette manière."

Le ministère polonais des Affaires étrangères a déclaré sur X que ses représentants au Nigeria établissaient "les circonstances exactes" de l'incident avec les autorités nigérianes.

Des milliers de Nigérians, jeunes pour la plupart, ont envahi les rues du pays pour protester contre la pire crise du coût de la vie que le pays ait connue depuis une génération et contre la mauvaise gouvernance présumée qui a étouffé le développement du pays, bien qu'il soit l'un des principaux producteurs de pétrole.

Dans plusieurs États du nord, quelques manifestants ont été vus brandissant des drapeaux russes.