Le Centre Africain des Recherches et Etudes Stratégiques (ACRESS) a participé, le mardi 12 novembre 2024, à la cérémonie de publication du rapport intitulé «Nexus Climat-Sécurité-Environnement». Cet événement marquant visait à souligner l'importance des enjeux environnementaux et sécuritaires dans la région.
Ce rapport est le fruit du travail d’équipe de quatre centres de recherche issus de quatre pays africains (l’Égypte, le Tchad, le Cameroun et la République centrafricaine). Le projet a été mené sous la supervision et le financement de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
La coordination de ce projet a été assurée par le Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (CEDPE) au Tchad, qui a joué un rôle clé en orchestrant les efforts collaboratifs. Les membres du groupe de travail comprenaient également le Tropical Green Builder au Cameroun et le Laboratoire de Biodiversité Végétale et Fongique de l’Université de Bangui en République centrafricaine.
La cérémonie, qui s'est tenue à l'hôtel Radisson Blu dans la capitale tchadienne N'Djamena, a vu la participation de plusieurs personnalités importantes tchadiennes de la présidence de la République, de représentants du gouvernement, en particulier du ministère de l'Environnement, ainsi que d'une délégation de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) conduite par M. Axel OMGBA.
Étaient également présents des représentants des ambassades du Cameroun et de la République centrafricaine au Tchad, des représentants d'universités et de centres de recherche variés au Tchad, ainsi que de nombreux médias.
Le rapport a présenté les résultats et les conclusions importantes de l'étude menée par l'équipe de travail composée de 11 experts issus des quatre centres de recherche.
Cette étude, qui s'est déroulée sur une période de sept mois, portait sur la relation entre le changement climatique et la sécurité ainsi que l'environnement dans trois pays d'Afrique centrale : le Tchad, la République centrafricaine et le Cameroun. Elle a également analysé l'impact de cette relation sur la sécurité, la paix et les populations de ces pays.
Dans son discours, Dr. Ahmed Yacoub, directeur du projet de recherche et président du Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme (CEDPE), a exprimé ses remerciements à l'Organisation internationale de la Francophonie au nom du consortium. Il a exprimé sa gratitude pour son engagement en faveur de la paix, de la sécurité et de la lutte contre le changement climatique, en déclarant : « L'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a contribué bien plus qu’un soutien financier ; son comité scientifique a egalement joué un rôle intellectuel actif auprès du consortium tout au long du processus de l'étude. »
Il a également remercié le Conseil économique rattaché à la présidence de la République tchadienne, en ajoutant : « Je souhaite exprimer ma gratitude, tout en reconnaissant également le rôle du Conseil économique, social, culturel et environnemental pour avoir partagé son expérience et son expertise durant les deux phases de l’étude. »
De son côté, M. Axel OMGBA, représentant de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a également exprimé ses remerciements au groupe d'experts ayant participé à l'élaboration de l'étude, soulignant les efforts déployés dans la rédaction du rapport.
Il a ensuite insisté sur l'importance de poursuivre la coopération en ce qui concerne la discussion des enjeux liés au climat, à la sécurité et à leurs impacts sur l'Afrique.
Dans son discours, Dr. Ghada Fouad, directrice du Centre Africain des Recherches et Etudes Stratégiques (ACRESS), a répondu à plusieurs questions importantes posées par les participants à la cérémonie. Elle a confirmé que l’équipe de travail avait mené un travail collaboratif pour analyser la relation entre la sécurité, le climat et l’environnement dans les trois pays, à deux niveaux différents. Le premier niveau était l’analyse des impacts pour chaque pays séparément, tandis que le second niveau consistait à analyser les effets de manière globale, en incluant les trois pays ensemble.
Cette approche a permis de mettre en évidence les similarités et les différences dans les impacts négatifs subis par les trois pays, facilitant ainsi le processus de comparaison tout en soulignant l’importance de la coopération régionale pour faire face aux effets du changement climatique.
Il convient de noter que l'étude a révélé plusieurs résultats importants, expliquant en partie les raisons de l'expansion et de la propagation des conflits dans ces pays. Elle met également en lumière les effets graves du changement climatique sur les communautés et son rôle en tant que catalyseur de tensions internes accrues.
La cérémonie a ensuite été marquée par une série de discussions sérieuses et constructives entre les participants et les experts ayant élaboré l'étude.
Le rapport comprend plusieurs recommandations, notamment :
- Le renforcement de la coopération régionale à travers le soutien des plateformes de gestion des ressources transfrontalières et la réponse aux crises environnementales.
- Il souligne également l’importance d’améliorer la résilience au changement climatique en développant des infrastructures durables et des systèmes d'alerte précoce.
- Parmi les priorités figurent aussi la gestion intégrée des ressources naturelles, la promotion de pratiques agricoles durables, ainsi que le renforcement des capacités des institutions locales et nationales.
- Il est également crucial de favoriser la participation des communautés locales dans la gestion des ressources, d’augmenter le financement des initiatives environnementales et d’optimiser l’utilisation des technologies pour les alertes précoces liées aux phénomènes climatiques.
- Enfin, des mesures urgentes doivent être adoptées, telles que la reforestation, la gestion durable des terres et l'application stricte des lois environnementales pour préserver les écosystèmes et réduire les tensions liées aux ressources. Ces actions devraient améliorer la résilience face aux effets du changement climatique et favoriser la coexistence pacifique dans la région.